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Les photographes stagiaires

Dimanche 14. J0 : C’est parti. Ou pas. Ou si. On sait pas.

Il y avait les trois éclaireurs partis quelques jours (voire une semaine entière) en avance sur place et qui attendaient le gros de la troupe, et puis il y avait les autres, qui avaient rendez-vous dans leur lieu fétiche du mardi soir, à la Cité de l’Hers, pour un départ groupé une fois les voitures chargées.
Ça, c’était le plan.
Mais entre Franck le dossard-addict qui n’a pas pu s’empêcher d’aller faire une course le matin, et qui, ayant gagné sa catégorie, a attendu 1h40 pour pouvoir montrer les couleurs du club sur le podium, quittant ainsi Saverdun à l’heure où il aurait dû partir de chez lui pour le stage, Hugo dont la voiture qui devait faire le voyage avait décidé la veille du départ que finalement elle n’irait nulle part, et celle de Thomas qui remplaçait la précédente et qui hoquetait et tressautait avant même le bout de la ligne droite de la Cité de l’Espace, on aurait pu croire un moment que le stage n’aurait jamais lieu.

Pourtant, vers 16h, tout le monde était à l’entrée du camping (sauf Laurent et sa petite famille, mais c’est déjà bien, il était en route et plus à Minneapolis !), puis s’affairait à décharger les affaires le plus vite possible, le coup d’envoi, non pas du stage, mais du quart de finale de Coupe des Champions du Stade Toulousain ayant déjà été donné. À l’arrivée devant le grand écran du bar, l’humeur est morose. Toulouse menée, à 14 contre 15, et qui bafouille son jeu, la partie démarre bien mal. Et même si les rouges et noirs mènent finalement 17 à 16 à la mi-temps, personne n’est serein.
Heureusement, un 47 à 10 en deuxième période ramène les pendules à l’heure et renvoie les anglais chez eux avec un supplément bagages. Le stage peut désormais commencer pour des vachettes rassurées.

À 18h, les hostilités sportives sont lancées, avec un troupeau qui s’élance sur le front de mer, puis le long de la Grande Maïre, pour, dixit le coach, “la seule séance avec de l’intensité“. Il ajoute bien vite “hors intensité malicieuse“, en regardant certains du coin de l’œil. Quoi qu’il en soit, le cadre est plaisant et permet à tout le monde de s’entrecroiser et de s’encourager, avant de rentrer… juste à temps pour le dîner, et donc sans le créneau pour l’apéro et pour fêter comme il se doit l’anniversaire de Thomas.

Au dîner, la grande tablée est installée en terrasse, et l’ambiance joyeuse. Les deux non-stagiaires de la famille Schmitt ont rejoint la bande, et peuvent explorer toute la carte du restaurant, pendant que Joël, devenu guide du camping après une semaine sur place, explique à Hélène comment installer l’application officielle et réserver toutes les activités. Pour les autres, les activités, c’est assez simple : nager, manger, pédaler, manger, courir, manger, dormir, et recommencer…
Après la salade verte, quand les plats arrivent, tout le monde s’inquiète : certes la quantité sera largement suffisante pour un premier soir, mais pas pour le reste du stage. Aussi, quand Morgane, la responsable de la restauration, viennent demander si tout allait bien, 14 stagiaires expliquent en cœur leur peur de manquer…Ne vous en faites pas les petits, dès demain vous serez servis dans des grands plats, tout devrait bien se passer. On demande à voir.
Autre sport habituel lors des repas, on lorgne dans l’assiette de Nico, qui, après avoir résolu trois ou quatre fois son Rubik’s cube speed, voit son agneau aux légumes transformé en burger frites… Et donc comme une fois sur deux, certains regrettent d’être non-végétariens !

Et le troupeau part au dodo, le vent frais décourageant les envies de partager une bière avec Thomas (mais promis, on remettra ça !).

Lundi 15. J1 : Les choses sérieuses commencent

Premier plouf dès potron-minet pour les stagiaires, répartis dans les quatre lignes de la piscine privatisée pour eux et préparée aux petits soin par l’équipe du camping.
Le groupe veut s’installer du côté sec du bassin, mais PH réclame que les affaires aillent sur le bord tout mouillé “parce que c’est du côté de l’horloge“, horloge de natation qu’il n’utilisera pas, trifouillant sur son téléphone pour déclencher les départs à intervalles fixes.
A 10h, il est temps de laisser la place au public. Qu’à cela ne tienne, les vachettes investissent l’espace d’à côté et s’essaient sur les deux toboggans différents, évidemment non sans s’interroger sur l’existence d’un potentiel KOM de la descente à aller piquer… On oublie souvent de mentionner Strava dans les études sur les ravages des réseaux sociaux…

La suite de la matinée est occupée par le cours d’automassages (et un peu d’étirements), où l’on apprend aussi que le fructose, c’est bon, mangez-en, mais pas trop quand même car cela facilite le transit. Deux pour un, sinon rien.

Le midi, le cuisiner prend l’avantage sur les triathlètes. Certes, ces derniers réclament et finissent un troisième saladier de salade verte (qui viendra spontanément par la suite), mais ils sont loin de finir l’excellent couscous. Ça les apprendra à avoir peur des quantités !

À 14h pétantes, conformément au briefing de la veille (enfin, une fois que tout le monde a fini de se préparer, donc à 14h08 pétantes), c’est le départ pour la première sortie vélo. Face à l’est, face au vent, car il y a quand même un bon 30-40 km/h établi souffle déjà. Le coach a préparé deux groupes (les “TGV” et les “éclaireurs”), mais comme soi-disant les deux parcours démarrent de la même façon, tout le monde est censé partir ensemble jusqu’à la séparation.
En pratique, au premier rond-point, Yoann doit cravacher pour remonter tout le groupe car son Di2 n’a pas voulu démarrer, puis Corentin reste avec Marion qui galère face au vent, Manu et Franck font du chasse-patates, bref, ça s’éparpille déjà par petits bouts.
Les deux parcours sont communs. Ça, c’était le plan.
En réalité, non seulement ils ne tournent pas dans le même sens, mais en plus, ils ne sont absolument pas identiques dès le démarrage. Si bien que Corentin et Marion partent sur le début du “G1 bis”, soi-disant un “G2 à l’envers”, mais quand Marion renonce à cause du vent et rentre (en visitant un peu le canal), Corentin se lance dans une remontada sur les TGV, repris comme une fusée, certes après 30 bornes, mais en les déposant presque sur place en arrivant. Quant à Franck, il retrouve seul sur le parcours G2, qu’il fait finalement à l’envers après le message de Coco pour tenter de retrouver les amoureux (qu’il ne reverra évidemment jamais), rentrant au camping après un parcours de 3h en solo vent de face, en bon triathlète.
Devant, ça visite la côte de la Clape, également face au vent (sinon, c’est trop facile). La côte étant classée en 4e catégorie, elle rapporte un point au classement de la montagne. Et c’est la seule difficulté répertoriée de la journée, donc l’histoire retiendra que c’est Nico qui remporte le premier maillot de grimpeur.
Puis ça s’éparpille encore un peu, les forces s’amenuisant plus vite chez certains que chez d’autres. Et du côté de Raphaël, c’est même l’hypoglycémie qui arrive (pas assez de fructose, coach ?), les barres de céréales de tout le groupe n’y suffisant pas. Il faudra la main du coach sur une partie du retour pour aider notre junior.

L’enchaînement de course à pied devait durer une heure, mais, en raison de l’arrivée tardive en gare du groupe TGV, c’est une heure de trente minutes dont se contente le groupe 1. Le numéro 2, lui, a le temps de suivre le plan… avant l’apéro ! Enfin, diront certains. On a failli mourir de soif.
On se retrouve en effet entre les bungalows pour trinquer et pour refaire tous les matches de la journée, et, il faut bien l’avouer, se chambrer. Mais aussi féliciter Joël qui fait admirer son œuvre : un magnifique dessous de plat avec une belle vachette peinte, résultat de son atelier poterie (pour adultes) de sa semaine de vacances d’avant stage.

Sur le chemin du repas, la petite troupe tombe sur deux têtes connues : Antonin et Emmanuel, de passage pour quelques jours, ainsi que le directeur du camping de frère de ce dernier. On apprend ainsi qu’alors que les vachettes se croient seules dans un camping privatisé et chouchoutées par une équipe aux petits soins, il y en fait 30% de remplissage donc un bon millier de vacanciers autour d’eux. Rien que ça !!!

Les vachettes sont herbivores, c’est bien connu. Et le restaurant du camping s’est bien adapté, puisque tous les repas commencent par de la salade verte à volonté. La présence de quelques hectares de permaculture au bout des bungalows y est sans doute pour quelque chose.
En attendant, le cuisto continue à prendre de l’avance, car si toutes les darnes de saumon trouvent preneur, le plat de riz cantonais ne repart pas à vide… Alors, on cale, les goinfres ?

Au moment du brief, le jour sans fin démarre déjà, le coach commençant par reprendre ses consignes et ses horaires de la veille. Mais les vachettes guettent : certes le programme est similaire, mais il y a quand même des différences, faudrait pas abuser !

Mardi 16. J2 : Des stars dans le vent

Panique au petit-déjeuner : de la fumée sort du grille-pain. Les tartines ont en effet tendance à rester coincées au fond, et l’une d’elle, sans doute venue au chaud toute seule avec ses petites papattes puisqu’aucun stagiaire n’osera en assumer la propriété, était en train de se mettre à cramer… Heureusement, Corentin veille, éteint la machine et avec elle le risque d’embrasement.

Dans l’eau, c’est le jour des stars. Le coach a sorti la caméra, et des longues séries de 400 m pour filmer, plus ou moins à leur insu, les vachettes nageuses.
Puis c’est la séance de cinéma dans la grande salle, avec décorticage des techniques sous tous les angles, du moulin de Jean-Patrick à la nage à plat de Charles-Hubert en passant par les mains baladeuses de Guy-Alexandre et Pierre-Michel (pour des raisons évidentes, les prénoms ont été changés). Avant ça, en attendant que le coach en finisse de télécharger ses clichés, le petit groupe profite de l’intermède pour déguster non pas le pop-corn mais le gâteau aux pommes préparé par Top Cheffe Marion .
Le flm est un peu plus long que prévu, retardant d’autant le repas prévu avant midi, et avec lui le départ pour la photo de groupe et la sortie vélo à suivre. D’aucuns craignent déjà pour l’apéro du soir !

Les stagiaires 2024

La photo de groupe est le premier moment historique du jour : pour la première fois depuis dix ans, tout le monde a une tenue club et il n’est point besoin de se lancer dans un grand mouvement de prêts en tous genres. Le groupe pose fièrement devant la mascotte à l’entrée du camping avant de s’élancer sur un parcours unique, retracé à partir du “G2 inverse” de la veille, validé par son éclaireur.
Tout le groupe ? Pas tout à fait, car Marion et Franck préfèrent rester sur place et tester les deux vélos de la salle de fitness du camping, dans laquelle les prévisions météo sont formelles : pas de vent et pas de rafales. Dehors, pour les cyclistes, ce n’est pas la même : 40 km/h établis, rafales à 50 voire 60, ça swingue un peu, et il faut même s’employer activement dans la grande descente pour arriver à atteindre péniblement les 25 km/h. L’éclaireur avait prévenu !
La sortie est également l’occasion de voir que dans la famille Schmitt, on a le sens du collectif. Ainsi, c’est Matthieu, plus au club et surtout pas sur place, qui a les chambres à air, Laurent qui a la pompe, Raphaël les démonte-pneus et Timothée le bon nombre de rayon. Et donc quand Raph crève une première fois, c’est Coco qui doit donner sa chambre, puis Barbe Rousse la deuxième une fois que la réparation mal ficelée aboutit à une deuxième crevaison… Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour se faire chambrer (c’est le cas de le dire) au retour, ou pour envoyer Maman Hélène racheter un stock pour la suite.
En attendant, sur le retour Timothée ramène sa bande de vieux qui se traînent derrière lui. L’école de tri a sévi.

Le soir, l’apéro prend enfin la place qu’il mérite, les bières vides s’amoncelant sur la table au fur et à mesure de la fin des douches et de l’arrivée des convives.
Le dîner qui suit est un moment historique. Non pas parce que le PSG arrive à faire une remontada (les vachettes sont couchées au moment où le match commence à basculer) mais bien parce que Corentin et son estomac légendaire calent devant la portion de lasagne qu’un autre doit finir.
L’inquiétude est à son comble. Heureusement, ce n’est que temporaire, tout rentrera dans l’ordre dès le lendemain.

Mercredi 17. J3 : Le jour des petits et des grands enfants

Le petit déjeuner est également l’occasion d’un moment de légende, quand, alors que les télés de la salle de restauration rediffusent l’intégralité du match de la veille en commençant par l’échauffement, PH déclare tout de go à Laurent qu’il a de meilleures montées de genoux que Kylian. Si ça c’est pas un signe de reconnaissance…

Pour la sortie vélo, cette fois, les consignes sont plus claires, et les deux groupes formés dès le départ des bungalows. Certes, le début du parcours est (réellement) commun jusqu’à Marseillan plage, avant que les TGV aillent jusqu’à Sète et les éclaireurs jusqu’à Marseillan ville. Mais plus question de partir ensemble et de s’éparpiller ensuite, chaque groupe part à son rythme.
Ça, c’était le plan.
Car arrivés à la jonction avec la voie rapide, les premiers des fusées comme des rapides partent bille en tête sur la quatre voies (interdites au vélo) tandis que les restes des groupes dégagent sur le côté sur la piste cyclable… Fort heureusement, la piste passe sous l’échangeur pour ensuite longer la voie interdite aux vélos, ce qui permet aux étourdis de rejoindre en toute sécurité les autres et d’éviter une situation… compliquée !

Les éclaireurs ont un peu de temps devant eux au moment de faire demi-tour et décident de prendre un rapide café en terrasse avant de rentrer. C’est vrai que c’est pas l’anniversaire de Manu tous les jours, et que ça vaut bien un petit moment de plaisir au soleil. Et c’est bien des cafés qui sont commandés (sauf pour Timothée qui refuse de se faire corrompre et ne veut ni du chocolat qu’on lui propose ni de quoi que ce soit d’autre) : la piste de la douzaine d’huîtres a été évoquée, mais comme on ne peut décemment pas la prendre sans le verre de blanc qui va avec, la raison finit par l’emporter.
Du côté du TGV, la partie redoutée de la piste cyclable toute droite le long de l’étang de Thau se passe plutôt bien : il n’y a pas tant de sable que ça, et la moyenne peut s’envoler. Une fois à Sète, en revanche, c’est moins clair : il semble que le fameux parcours commun ait eu du plomb dans l’aile, et que le TGV ait été scindé en gare pour faire omnibus en desservant toutes les stations : le tour de la ville, la côte et le sommet… Cependant, nous n’en saurons pas plus, une omerta ayant décrété que ce qui s’était passé à Sète restait à Sète
En attendant, un fait reste : le TGV est en retard, et même sacrément. On ne peut plus compter sur les horaires. Peut-être que le calcul du coach, pour qui il suffit de rouler à 32,5 km/h de moyenne pour faire les 75 bornes prévues en deux heures n’y est pas pour rien ? Cela dit, face au vent, même les 32,5 étaient intenables, et le résultat du pari que tous ceux qui reviendrait en moins de 2h15 se verraient offrir une bière par le secrétaire, mais que ceux en plus de 2h30 devraient lui en offrir une est sans appel : la moyenne est de moins de 30 et le TGV revient en plus de 2h40…

Le mercredi, c’est un peu la journée des enfants, avec après-midi libre, ce qui laisse la perspective d’une belle sieste. Et avant ça, à la cantine, c’est “bifteck-haché frites”, ou du moins sa version adulte, à savoir la pièce de bœuf frites. Et si le stock de frites n’est pas fini, la barbaque y passe, et les stagiaires vont se reposer bien tard, mais tout contents !

Au réveil, un match de pétanque est proposé, et quatre boulistes se retrouvent. Avant que Corentin et Yoann ne se rendent compte qu’ils se sont fait avoir au moment de la constitution des équipes (soi-disant au hasard), Fred et Hugo ayant manifestement un CV sportif assez conséquent en matière de bou… pétanque, avec des tournois à leur actif “quand ils étaient plus jeunes”. Le score fleuve de la partie n’est donc qu’une demi-surprise pour les bookmakers.
Pendant ce temps, le reste de la bande vaque à d’autres occupations : qui visite le camping, s’essaye à la balnéo ou va faire un tour au karting tout proche, ce ne sont pas les opportunités qui manquent.

Puis c’est rapidement l’heure de l’apéro, et cette fois, après le raté du dimanche, il est question de fêter l’anniversaire proprement.
Pour la peine, c’est la première sortie du fameux jambon du duathlon du Stade Toulousain, qui vaut un petit rappel des circonstances de son gain, une pointe de jalousie de la part de Joël, un petit chambrage supplémentaire de PH et Joël par Laurent et Franck, mais surtout une régalade une fois que son propriétaire a daigné réussir à découper quelques copeaux du précieux trophée.

Au repas, Hélène et Timothée jettent leur dévolu sur le “merlu entier pour deux”. Mais on leur annonce 30 minutes d’attente, donc ils préfèrent renoncer et changer de plat pour ce dîner, tout en commandant le poisson pour le lendemain, comme le propose gentiment la serveuse.
Poisson ou pas, Timothée explique à qui veut l’entendre que certes, il roule plutôt pas mal, mais que ce serait quand même bien mieux s’il pouvait avoir un vélo carbone. Déjà qu’il se traîne avec les vieux au stage, il ne faudrait pas non plus qu’il soit limité par le matériel. Un vote est organisé derechef par Barbe Rousse, et le résultat est sans appel : le groupe ne veut pas en entendre parler, le benjamin est déjà bien assez rapide comme ça !!!

Jeudi 18. J4 : Aujourd’hui, c’est déjà vendredi.

La journée démarre un peu mal. Au petit déjeuner, Fred annonce qu’il va commencer par aller consulter un médecin. Un pépin de santé qui peut être soit bénin, soit très grave, d’après le diagnostic, qu’une journée tranquille et un peu de repos feront pencher du bon côté. On retrouvera le guerrier sur pieds dès l’apéro du soir, puis le lendemain… Ouf !

Le jeudi, c’est sortie longue vélo. Ça, c’était le plan. C’est comme ça à tous les stages depuis que nos archives existent.
Oui, mais pas là. Pas cette année. Cette année, le conseil de la veille a pris une décision irrévocable : en raison des prévisions météo, on va inverser les journées pour rouler vendredi quand il y aura moins de vent. Donc aujourd’hui, pour les gens, c’est jeudi, mais pour les stagiaires, c’est vendredi. Et demain, ce sera le contraire. Vous suivez ?

Résultat, après le petit déjeuner, c’est (déjà !!!) la dernière séance de natation en piscine. Avec, pour fêter l’occasion, un petit bloc de 800 m à base de “50 éduc, 150 nage complète” donc le coach a le secret. Et ça, pour toutes les lignes, les plus rapides ont juste le droit à quelques longueurs à départ fixe en plus.

Et vient l’heure du vélo, avant que le vent, déjà levé, ne forcisse encore plus. Avec une seule et unique consigne : “sortie cool, en groupe unique, sans attaques“. Sur le papier, c’est toujours simple.
En pratique, ça l’est toujours moins. Les allures naturelles et l’appréhension variable face au vent font que des cassures se forment. Chaque rond-point, chaque entrée de village ou changement majeur de direction est donc l’occasion de s’attendre pour recoller les morceaux. Jusqu’au moment où Marion a le malheur de dire “Nan, mais ne m’attendez pas, c’est bon, y’a Corentin avec moi et on a le parcours, on va arriver à rentrer“. Il n’en fallait pas plus à la tête du groupe pour lâcher les fourmis qui traînaient dans les jambes. Et dès la sortie du village suivant et “la” montée du parcours (toute relative, c’est pas l’Alpe d’Huez, hein…), le pauvre Raphaël, qui a déraillé, voit tout le groupe lui passer devant et ne pas s’arrêter pour l’aider. Les plus sympas se contentent de lui demander si tout va bien, ce à quoi il a le malheur de répondre que oui, excuse toute trouvée pour continuer la montée ! Franck, alors en mode serre-file, est le seul à ne pas poser la question, mais à stopper pour filer un coup de main. Tout le monde repart et se retrouve une dernière fois en haut de la côte. Dès la descente, c’est fini, la consigne du groupe a vécu. Comme annoncé les amoureux rentrent à leur rythme, le serre-file repassé devant se retrouve seul jusqu’au camping, et même en tête sur la fin, il y a trois groupes avec des options par le canal ou la départementale.
Sortie groupée, cool, sans attaque… C’est un peu comme prendre un dossard pour une course en se disant qu’on la fera tranquillement. Ça n’existe pas.

Après le déjeuner et une sieste rapide, il est temps de se grouper dans les voitures pour faire un petit morceau de route jusqu’au lac du Salagou pour la sortie trail traditionnelle. Le cadre est grandiose, le parcours très agréable. Et bizarrement, les cyclistes à l’aise le matin mais pas forcément aussi rapides en course font remarquer aux meilleurs coureurs, pas forcément les plus rapides à vélo, que le trail est censé se faire en groupe en s’attendant… Tiens donc !
En tout cas la petite troupe arpente le tracé autour du Mont Liausson, s’arrête régulièrement pour prendre la pose ou photographier le paysage magnifique. Il n’y a guère que l’arrêt à la terrasse aguicheuse du bar de Mourèze que les vachettes se refusent de faire. Si tant qu’est que la boucle terminée, il n’y a plus assez de temps pour faire l’option aller-retour jusqu’au lac.
On attend juste Marion et Barbe Rousse qui ont pris un tracé plus court mais en mode rando, sans courir. Enfin, c’est surtout une rando connectée, puisque Marion doit absolument acheter un billet de bateau pour ses prochaines vacances à 16h, au milieu du créneau, et qu’elle pique sa carte bleue à son compère de balade, ayant oublié la sienne. Bref, c’est trafic dans la pinède, cette histoire..
Quant à Hélène et Timothée, partis faire le tour du lac à vélo, ce sont eux qui attendent toute la bande chez le loueur de vélo, le vent les ayant complètement glacés et découragés de finir leur idée !

Au repas, les vachettes ne sont plus seules. Le restaurant est bondé.
Et il faut attendre la salade puis les plats un certain temps. En revanche, on se dit que le merlu, commandé la veille (vous l’aviez oublié, celui-là, avouez…), va arriver bien avant le reste.
Ça, c’était ce que tout le monde croyait.
Car quand Hélène va se renseigner, écoutant une suggestion qui lui ai faite, elle se rend vite compte qu’il était bon de le rappeler. Le merlu n’était pas lancé, et la suite indiquera qu’il n’était peut-être même pas encore pêché. 30 min d’attente annoncées la veille avait fait renoncer, mais il faudra 1h12 très précisément au plat pour arriver après la commande (faite 17 min après l’arrivée des convives) pour voir ce merlu, certes magnifique et excellent, arriver sur la table, à un moment où le reste de la bande a déjà fini les desserts… Le stage, l’école de la patience…

Vendredi 19. J5 : Il faut partir à point

Voici donc enfin le jour de la sortie longue vélo, avec un double parcours (cette fois deux groupes sont bien constitués et vont rester groupés) qui remonte dans les terres et va chercher quelques petites bossettes.
Le départ est fixé à 8 heures précises, pour rentrer quand même à temps pour le repas à 13h30. Hélais, quand Corentin dégage le vélo de Franck pour partir, ce dernier, prêt depuis plus d’un quart d’heure mais qui attendait sa machine, se rend compte que celle-ci est crevée… C’est parti pour l’atelier bricolage. Le départ est retardé pour tout le monde d’une vingtaine de minutes… Le groupe TGV s’élance, puis les Éclaireurs… qui s’arrêtent au bout de deux kilomètres : Marion a crevé à son tour (elle comprendra le soir que c’est en faisant de la place pour l’atelier du matin qu’elle a touché le palmier plein de piquants du bungalow).
Deuxième atelier bricolage, et première séance de muscu du stage : le pneu neuf est résistant, et tous les démonte-pneus et tous les biceps du groupe s’essayent à leur tour avant qu’enfin, après de longues minutes, il n’accepte de se dégager. La réparation est faite, et à 8h50, le groupe peut enfin se lancer.
L’histoire ne dit pas si c’est cette longue attente qui les aura remontés, ou s’ils auraient mené la vie dure aux adultes de leur groupe, mais les deux frères Timothée et Raphaël sont déchaînés et se lancent à la conquête de toutes les pancartes. Du moins à partir de la deuxième, Manu ayant remporté la première en filou, discrètement et sans accélérer, passant juste entre les deux comme si de rien n’était et qu’il voulait juste prendre un relais tranquille dans le groupe alors à allure pépère… Chapeau l’artiste !

Qui dit sortie longue dit voiture suiveuse, et PH attend tout le monde à la jonction du parcours du groupe 2 (qui y passe donc deux fois, en déposant Timothée à la deuxième pour qu’il s’arrête à 60 km et pas à 110). Le groupe 1 n’y passe qu’une fois, mais annoncera qu’il n’a pas besoin d’appui pour le retour.
On s’y arrête, on remplit les bidons (pour ceux qui ont pensé à mettre de l’eau dans le coffre), on change de tenue, on mange une partie des barres de céréales de l’immense carton de réserve du club. Et ça repart.

Pour le train de tête, la sortie est prévue pour une vingtaine de bornes de plus, avec deux ascensions en aller-retour histoire de faire quand un même un peu de D+ dans la semaine. Mais vous avez senti venir le refrain : “Ça, c’était le plan“. Bingo !
En effet, les deux aller-retours se révèlent être tracés dans des chemins de terre. Et donc d’ascensions, il n’y eût point. Bref le groupe 1 reviendra au bercail avec une moyenne plus élevée que le groupe 2, mais pas beaucoup de kilomètres en plus au compteur… En revanche, le retour est la dernière occasion pour les deux duettistes Joël et Laurent de se jauger, de se chambrer, de s’attaquer. Cela aura été un des fils rouges de la semaine… Vivement le verdict sur les états de forme respectifs au Frenchman !

En parlant du parcours retour, il est l’objet sur la fin d’une petite variante : une route est barrée, avec des murs d’eau et des panneaux indiquant que manifestement la DDE ne veut d’aucun passage, et il faut faire le tour. Au final, ça pouvait passer. Mais les groupes n’étant pas en avance, la priorité, c’est rentrer.
Le deuxième groupe arrive directement à table à 14h00 en cuissard, chaussures à cales et vélos à la main, rejoint par les fusées arrivées peu avant. Et tout ce petit monde se prend une petite soufflante (pour une fois qu’il n’y avait pas de vent !) de la part de la responsable de la restauration pour cette arrivée très tardive… Promis, on ne le fera plus !

L’après-midi, il n’a qu’une activité au programme. Ou, mais pas n’importe laquelle : la nage en mer !
L’eau est à 12°C. Ou 13°C. Enfin, peu importe, elle est froide. À tel point que seuls 10 courageux décideront de s’y tremper. Le premier d’entre eux est Hugo, qui semble y rentrer comme dans un bain à température parfaite. La famille Schmitt, connue pour être en short et en manches courtes à la piste au plus fort de l’hiver, suit. Et puis le reste des pas frileux s’y met aussi.
Le programme est assez simple : à défaut de bouées sur le plan d’eau, on longe la côte un moment, avant de se regrouper autour du coach, puis de revenir au départ. Et ensuite, c’est exercices de “Dolphins” pour gagner de précieuses secondes à l’entrée et à la sortie des plans d’eau.
La séance ne s’éternise pas, mais elle aura duré assez pour qu’une fois au chaud et au sec, Nico ne la résume ainsi sans qu’on lui ait demandé : “C’était nul“. Elle devait bien être à 12°C. Ou à 13°C…

A début, elle est froide… Après… Aussi…

Qui dit nage en mer dit douche ensuite. Emmanuel avait donné le plan aux vachettes de laisser tomber les petites douches riquiqui des bungalows pour profiter du bloc de sanitaires tout proche et refait à neuf (et il faut le reconnaître, vraiment au top). Sauf qu’un bon plan, quand on est une douzaine sur le coup, ça devient un plan de masse, et qu’il y a foule, au point qu’une file d’attente de vachettes à doucher s’organise !
Heureusement qu’à l’apéro qui suit le service se fait en parallèle.

Au dîner, c’est la révolution !
Les stagiaires changent tout au programme du coach : le triathlon, prévu l’après-midi, passe au matin, histoire d’avoir moins de vent et de pouvoir soit rentrer sans trop tarder, soit profiter d’une dernière demi-journée à flâner. Le parcours vélo, pensé comme un aller-retour par le canal et la départementale par le coach, devient un circuit jusqu’au karting (mais sans le karting, on est pas au duathlon de Muret non plus). Quant à la course à pied, le parcours prévu passait par des sentiers inexistants et franchissait les clôtures du camping, donc un repérage du lundi avait déjà acté qu’il s’agirait d’un aller-retour sur le canal jusqu’au premier point, idéalement placé à 5 km du départ.
Le temps de briefer tout le monde, de prévenir l’invité mystère qui voulait rejoindre la troupe le lendemain, et on file au dodo. Demain, y’a chrono !

Samedi 20. J6 : La grande explication

8 heures. Au petit déjeuner, c’est l’ambiance des grands jours. De ceux qui comptent.
Les trifonctions sont prêtes, le matériel aussi, on se jauge, on se prépare, on se compare. Florent qui est souvent en week-end dans la région a rejoint la bande pour faire le mètre étalon, le maître de référence, l’homme à battre car il n’a pas 25 heures de sport et de fatigue accumulées dans les jambes.
À 10 heures pétantes, c’est le grand départ. En mass start mais en trois vagues. Si, si, c’est possible : il y a la dizaine qui part nager en mer, les deux frileux qui ont préféré la piscine, et le duathlète qui prétexte avoir une réunion pour partir directement à vélo sans se mouiller (mais depuis quand les profs ça a des réunions le samedi) ? Bref, la course démarre un peu partout dans le camping.

La natation en mer est un sport déjà assez compliqué, mais coach farceur rajoute un peu de difficulté : en l’absence de bouées, il sert de point de repère pour une sortie à l’australienne, le parcours étant donc un aller-retour le long de la plage. Mais il marche le long, et s’arrête pour filmer et photographier, ce qui fait que le troupeau pense tenir sa sortie et commence à rallier la plage, avant de repartir en marchant, les 500 m n’étant pas atteints, obligeant donc le groupe à repartir.
Bref, c’est un peu chaotique. Au moins dans la piscine, Marion et Franck enchaînent les longueurs plus simplement, si on excepte la présence d’une vacancière venue évidemment faire de la brasse lente dans la seule et unique ligne d’eau “réservée au nageurs”, alors que le reste de la piscine est vide.

Joël a déjà deux tours d’avance quand la bande se lance à vélo après T1.
Le parcours a été choisi pour permettre de se voir et de se croiser, et donc en effet, on s’encourage à pleins poumons à chaque croisement (sur 4 allers-retours avec 16 participants, on vous laisse compter le nombre de possibilités). Ainsi que pour avoir moins de vent : cependant, à l’aller on pense l’avoir de face, et au retour, on l’a encore plus de face. Bref, y’en a quasiment tout le temps. Il a été aussi choisi pour ses petites routes tranquilles sans trafic. Bon, visiblement, le samedi, y’a des choses à faire vers le karting, si on en croit le nombre de véhicules, mais les relances permanentes font que ce n’est pas gênant. On peut mentionner aussi les deux policiers postés à l’entrée du parc d’attractions qui ont dû se demander qui étaient ces furieux, tous dans la même tenue, qui passaient et repassaient sans cesse…
Timothée gardait les vélos pendant la natation, et s’est élancé avec le dernier, avec pour mission de reprendre Papa Laurent. Au terme d’un beau mano à mano et de dépassements successif (qui finiront par faire rappeler par le plus jeune au plus âgé qu’il est interdit de drafter l’athlète qui vient de nous doublier !), il finit par avoir gain de cause.
Enfin on signale la présence d’un ORNI, un célèbre Objet Roulant Non Identifié, qui astique le parcours à 38 km/h de moyenne malgré le vent et les relances. Ce n’est autre que PH, qui envoie les watts. Pas ceux des cuisses (enfin, si, ceux-là aussi), mais des watts musicaux, son enceinte crachant à plein tubes de la musique, qui permet aux vachettes qui le croisent ou qui se font doubler de bien tester l’effet Doppler !
Florent rentre précipitamment au camping : non pas en raison d’un problème mécanique, mais parce que les autres lui ont donné le tracé, mais sans lui expliquer le système des 4 boucles au milieu… Il se contente donc d’un aller-retour complet, avant de passer à pied.

A pied, justement, tout le monde finit par y être, y compris Marion qui a choisi le home trainer pour avoir du vent stable et qui rejoint le reste des vachettes. Et là encore, c’est un peu à la carte. Il est prévu d’aller jusqu’au premier pont sur le canal, mais entre Barbe Rousse qui préfère aller sur la plage, et tous ceux qui raccourcissent le parcours pour économiser leurs jambes ou ceux qui le rallongent pour avoir pile les 10 km, on ne sait plus trop bien qui a vraiment fait le triathlon prévu et pourra être classé.
Qu’importe, tout le monde se retrouve sous l’arche d’arrivée pour la photo finish officielle du Triathlon Interne 2024 !
On en profite pour refaire la course, évidemment, pour se raconter ce que les autres n’ont pas vu, et on apprend donc que Yoann (puis PH en personne, dénoncé par son petit camarade) ont pris un petit savon de la part du vigile qui estime que circuler à vélo à PMA dans son camping, ça ne se fait pas. C’est sûr qu’il faut reconnaître que les vachettes étaient plus préoccupées par leurs moyennes que par montrer bien visiblement leur bracelet à l’entrée au passage de l’arche d’entrée…

Photo finish officielle du triathlon interne

Le dernier repas avec tout le groupe est évidemment joyeux, et commence par la tournée du président, pas présent physiquement mais bien là dans l’intention.
Et c’est l’instant des premiers départs pour une grande partie des machines, Manu transformant son van en porte-vélos géant, et pour quelques stagiaires. Le reste profite d’une bonne sieste et d’une après-midi au calme, après la tempête de sport.

En fin d’après-midi, c’est le retour de la pétanque. D’abord en doublette, puis en triplette en embarquant les deux spectateurs arrivés entre temps. Le match est serré : Fred, Corentin et Franck marquant régulièrement des points, mais par un ou deux, tandis que Yoann, Hugo et Barbe Rousse en marquent moins souvent, mais par lot de quatre ! Bref, quand Marion arrive, c’est le money time, les deux équipes pouvant conclure, et la première citée ayant deux points en cours, donc la victoire et l’apéro virtuellement en poche. Hugo n’est pas de cet avis et pointe une boule de maître, venant téter le cochonnet, et prolongeant le suspense… C’est alors que Fred tire un point de légende. Un carreau, c’est quand on tire une boule adverse et quand on prend sa place. Un Brianceau, c’est quand on tire une boule adverse, qu’on la dégage, qu’on expulse le cochonnet en même temps, qu’il vient taper sur une autre boule, revient en arrière et se place miraculeusement entre deux boules de son équipe. Il faut l’avoir vu pour pouvoir le croire… Les deux points sont là, le match est plié sur cet instant de magie.
Il est temps de retrouver Nico , Laurent, Hélène, Raphaël et Timothée pour le dernier apéro de la semaine, puis le dernier dîner.
Le stage se finit bien. Et ça, ce n’est pas rien !

Dimanche 21. J7 : Y’en a un peu plus, je vous le mets quand même ?

Dernier matin, dernier petit déjeuner, et c’est l’heure de tout ranger, de tout remballer, de tout nettoyer, et de se rentrer, pour tous les stagiaires.
Tous ? Non… Car un irréductible, qui a tenté en vain toute la semaine de convaincre d’autres amateurs, est parti un peu plus tôt pour pouvoir s’arrêter en chemin à Saint-Pierre-la-Mer, pour le Marathon Côte Indigo, dont le tracé est commun avec la fameuse sortie G2 inverse du lundi devenu sortie commune du mardi.
Pendant que les autres roulent vers Toulouse, il court, forestK, il court, ou du moins il trottine pour un footing de récupération.. de 42,195 km !
Mais au moins il est devant le podium pour récupérer la médaille de Champion Régional de Marathon 2024 en catégorie M5, non pas la sienne, mais celle d’Olive, sacré pour son 98e marathon mais déjà reparti au camping, car il ne pensait pas avoir les honneurs du podium…

Ça commence par un dossard. Ça finit par un dossard.
Le stage est bouclé. Rompez !

Il ne faudrait pas prendre les stagiaires pour des jambons
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