Toutes les photos sont à retrouver sur l’album en ligne

Bon sang que cela aura été compliqué…
Un visionnaire l’avait prédit : en s’inscrivant un mois et demi à l’avance, juste avant l’augmentation de tarif, il était malheureusement certain qu’il y aurait des blessures ou des isolés de force avant de prendre le départ… Et il y en a eu, des forfaits, donc des appels à volontaires pour ne laisser aucun trou béant dans les équipes, et des réagencements… Jusqu’à la veille au soir !
Une pensée pour Cécile, Vania, Franck et Alexandre, qui auraient bien aimé faire partie de la fête, mais que la personne qui s’est acharnée sur les poupées vaudous avant le départ aura contraints de rester à la maison.

Pour autant, ce sont bien au final 8 équipes de vachettes (renforcées par Grégory-le-cousin-de-William-non-l’autre, Isabelle-la-belle-sœur et Christelle-de-la-Running, qu’on ne remerciera jamais assez tous les trois d’avoir joué le jeu d’endosser le costume de vachettes pour la journée) qui étaient inscrites pour la Ronde Givrée, quarantième du nom, enfin de retour pour continuer une longue série qui en fait l’une des plus anciennes courses de la région, et même de France !

Un petit groupe est parti la veille s’installer à quelques mètres de la ligne d’arrivée, histoire de profiter d’une balade en ville (et d’un bon resto), de récupérer les trois mètres carrés de dossards, les six kilos de dotations et de préparer la course en groupe autour de boissons houblonnées de préparation et d’un rougail-saucisse concocté de main de maître par William (et dont on a failli manquer !).
Au dîner, les stratégies de course s’affinent, les ambitions s’affichent, les craintes sur les barrières horaires sont balayées par un calcul rapide, et le dernier désistement permet à Maud, tombée à vélo dans la semaine et qui s’était décidée à ne faire que supportrice, de finalement pouvoir intégrer la bande en remplaçant un remplaçant, ce qui lui vaut de préparer sur papier libre un certificat d’anthologie à présenter le lendemain matin pour tout bien faire dans les règles.

Et enfin, le grand jour arrive.
Dès potron-minet, les premiers toulousains se regroupent pour faire la route, pendant que dans la maison, les réveils s’étagent. Les premiers arrivés dans la halle installent le camp de base qui servira jusqu’au repas de lieu de ralliement où les vachettes vont à la fois : se préparer, s’encourager, se reposer, se restaurer, se féliciter, et bien sûr refaire la course mille et une fois, au gré des relais. Déjà on s’impatiente de voir le tas des enveloppes de dossard arriver, histoire d’achever la préparation. En revanche, contraintes sanitaires obligent, les passages de relais se feront à l’extérieur, et donc il faudra multiplier les allers et venues pour voir arriver et partir les relayeurs.
Haut les cœurs : la première bonne nouvelle tombe : l’une des équipes, la bien nommée les “Vachettes au grand cœur“, sait avant de partir qu’elle ne repartira pas les mains vides puisqu’elle a gagné un lot à la loterie. Mais pas si vite, il faut courir avant de pouvoir le retirer à l’accueil !

“32 dossards sur la ligne de départ”

9h00 pétantes.
Le coup de pétard est donné.
A l’heure juste, conformément à l’habitude. Il faut dire que l’organisation est particulièrement bien rodée. Les vachettes sont éparpillées un peu partout façon puzzle (on a avait pas parlé de truster la première ligne pour les photos ?), mais s’élancent à l’unisson sur le premier parcours, urbain et sur bitume (du moins c’était ainsi qu’il était annoncé !), pour 13 km nerveux et plein de relances. Les futurs relayeurs donnent de la voix, et les “R2” partent s’équiper et s’échauffer.

Une quarantaine de minutes plus tard, le vélo ouvreur et l’homme de tête rentrent sur la ligne de passage des relais. Il faut attendre une minute trente pour voir son poursuivant arriver, et encore autant pour le troisième. Déjà la messe est dite en tête pour le classement général, que des cadors bien au dessus du lot vont se disputer.
Parmi les premiers humains, c’est Florian, qui malgré sa fièvre et une soi-disant explosion au 10e km, signe parfaitement son retour à la compétition en étant la première vachette de retour au bercail, en 7e position, excusez du peu. Il est suivi par William qui lance alors Basile, son relayeur dans l’équipe des “vachettes leaders“, à la chasse de Paul chez les bien nommées “vachettes outsiders“.
A l’échauffement, Franck et Mike se demandent lequel des deux partira ensuite, autrement dit si c’est Salomé (malgré sa blessure dont elle n’est pas tout à fait remise) ou Christophe (couché tard dans la nuit à cause du dîner qu’il a préparé et servi) qui reviendra en troisième vachette. Match nul pour les deux, et zéro pointé en pronostics, car c’est bien Olivier et son cœur tout neuf qui montre que les années n’ont aucune prise sur un vrai champion. Budhha est lancé, sans échauffement ou presque pour ne pas tricher, Franck et Mike ne partant qu’ensuite à sa poursuite. Christelle et Bruno reviennent dans un mouchoir de poche, et Isabelle termine le bal des R1 en étant plus rapide que son allure annoncée !

Le R2 est annoncé comme un parcours souvenir dans les villages alentour, “sur route dans sa majeure partie, avec cependant trois passages sur chemins“. En fait, c’est surtout un parcours qui monte pendant 7 km, puis descend dans un chemin boueux et plein de cailloux, pour remonter encore un peu ensuite avant la descente vertigineuse. Des conditions qui ne conviennent pas du tout au genou d’Emmanuelle qui la fera souffrir pendant tout le parcours. Et dans lequel Franck peste de perdre un temps fou dans les descentes, ce qui au final permettra à Basile de signer un meilleur chrono et de se venger des 6 secondes d’écart dans l’autre sens du 10 km de la Boucle du Confluent.
Joël et Grégory, quant à eux, font leur course sans problème sur ce relais en longueur.
Au retour, c’est le coup de semonce : les outsiders sont toujours devant les leaders, puisque Paul, qui pensait voir Basile, puis Mike, puis Franck, le reprendre tour à tour au fil du parcours, a chèrement défendu sa place et n’a vu personne de tout ce petit monde venir lui mettre une tape sur les fesses. C’est donc bel et bien en tête du troupeau pour les R3 que Laurence s’élance. Les leaders sont prévenus : fini de rire, il va falloir courir !

Sur le papier, le R3 était le parcours qui avait paru le plus facile aux vachettes au moment de faire leur choix. Mais il faut toujours se méfier… Le long aller / retour sur la piste cyclable et une belle bosse au milieu en font un tronçon pas si simple qu’il n’y paraît.
Florian part avec une grosse minute de débours, suivi un peu plus loin par Inès (qui devait faire le R4, ce qui fait comprendre au grand coordinateur que sa hanche douloureuse du matin ne va pas mieux quand il la croise), Frédéric, Maud, Amélie, Frank et Leanne. Tout se petit monde s’hésite pas à se doubler dans tous les sens pour rebattre les cartes d’un ordre jamais définitivement établi.
Cependant, les écarts commencent quand même parfois à se creuser. En effet, le relayeur 4 de la stratosphérique équipe de tête croise les vachettes R2 qui rentrent et qui ont déjà un relais complet de retard. Et même dans le troupeau, Corentin, premier R4 à partir, les leaders ayant profité du R3 pour filer en tête, s’élance moins d’une minute après le dernier R2 rentré. Il faut suivre, avoir un œil sur la pendule et ne pas se tromper dans les estimations qu’on donne à ses petits camarades, afin de s’assurer que le suivant est bien dans le sas à temps, histoire d’éviter les frustrations et les huées des aboyeurs et des speakers qui passent leur temps à clamer les numéros des retardataires attendus par leurs petits camarades sur la ligne de départ… Heureusement, les vachettes ne mangent pas de ce pain-là !

Revenons à la course.
Le R4, c’est LE trail de la Ronde, d’après le programme. Aussi long et vallonné que le R2, mais cette fois sur sentiers et chemins. Et si la descente n’est elle pas boueuse, elle est pleine d’ornières, de racines et de cailloux, appelant donc à la plus grande vigilance pour ne pas finir avec la cheville en vrac. Jérémy en a encore gardé de mauvais souvenirs après son abandon deux ans auparavant… Même si cette année, ce n’est pas lui qui verra son nom sur la feuille de suivi des secouristes… Lui, il l’aura sa revanche, en voyant la ligne d’arrivée.

N’anticipons pas.
Après Corentin, c’est Laurent qui démarre son relais pour clore le bal chez les Bi-Masters. Même si, depuis le retour en 8e position juste derrière Flo du premier relayeur de l’équipe M2H de RRunning, nos vachettes savent que la victoire de catégorie est injouable. Qu’importe, comme les 32 autres, il donnera tout. Jusqu’au bout. Et même encore un peu après.
Laurence revient lancer Marion, qui finalement l’aura, ce fameux R4 qu’elle convoitait secrètement depuis le début, ayant échangé son dossard avec celui d’Inès.
Et les minutes passent… Longues… Les grands mathématiciens commencent à trouver anormal qu’Inès ne revienne pas. Mais la voici enfin. En larmes. Sa hanche la lance depuis le départ, et elle vient donc de serrer les dents pendant 75 min, n’écoutant pas la douleur pour aller au bout, pour l’équipe, pour ne pas planter les trois autres et notamment Jérémy qui est derrière elle. Il faudra toute la gentillesse et l’attention des secouristes pour lui redonner le sourire.
Les courses en équipe ont ceci de magique qu’on va chercher encore plus loin que seul, parce qu’il y a les autres. Et donc Flo et sa fièvre, Salomé et Maud et leurs restes de blessures, Emmanuelle et son genou, Bouddha qui boude et Inès montrent qu’on sait en faire, de belles choses, quand il s’agit de faire en troupeau !
Derrière, les choses se passent mieux. Le soleil n’est toujours pas sorti, les nuages toujours au-dessus des têtes, mais William, puis Jérôme et Mario peuvent enfin courir à leur tour, relayant respectivement Maud, Amélie et Frank. Et quand Leanne rentre à son tour, c’est à Christelle, dernière arrivée dans la bande trois jours à peine auparavant, qu’incombe le difficile privilège de fermer le bal, et donc d’être la dernière à encore tout donner quand tous les autres seront déjà arrivés. D’autant que les premiers au général ont déjà fini toute la course quand elle part.

Tout le monde est parti. Reste maintenant à faire ces fameux 700 m en commun autour du Parc des Expositions au retour des quatrièmes relayeurs avant de passer ensemble la ligne d’arrivée.
Car oui, après le R4, il y a un petit bonus à 4, et il n’est pas compris dans le tarif du tronçon 4, contrairement à ce que pensaient un Corentin tout surpris et un Laurent décontenancé qui se retrouvent à devoir relancer alors qu’ils venaient de tout donner avant la ligne d’arrivée…

La question pour ce bout en commun est de savoir à quel moment aller se placer dans le sas, autrement dit de calculer l’heure de retour du R4… Oui, mais comme elles ont couru dans le froid, les vachettes ont les neurones fatiguées et engourdies… et les erreurs vont s’enchaîner.
Les leaders sont juste à l’heure, et retrouvent un Corentin qui n’avait pas prévu de faire la rallonge commune, et qu’ils doivent pousser sur le début du parcours commun, à l’abri des regards. En revanche, de l’autre côté, devant le public, le Coco qui s’est refait la cerise remet les gaz (sans cassoulet) et lâche le reste de la bande ! Sur la ligne, la belle équipe tient cependant son rang, avec une très belle 13e place au général qui mérite tout le respect. Avec au passage le 5e temps du relais commun, et une équipe grillée lors de l’accélération fulgurante sur ce morceau à huit jambes.
Le tour des Bi-Masters arrive, avec un Laurent qui donne tout dans les 100 derniers mètres pour passer deux concurrents… avant de comprendre qu’il repart pour un tour avec ses trois compères. Sauf que derrière, on a pas aimé le dépassement à la dernière seconde, et ça cravache donc aussi sur les 700 m communs pour conserver la place. Ouf !

Les deux premières équipes sont dans la boîte avec les photos d’arrivée. Et il est sûr que les deux dernières seront les Quadri-Master, puis les “Vachettes en fleurs“, au vu des horaires de passage à la transition R3-R4…
Soit.
Et entre les deux ? Qui des vachettes en sueur, au grand cœur, du bonheur ou outsiders reviendra en suivant ? Et quand ?
Il y a à peu près autant d’avis et de pronostics que de vachettes dans la halle, et le sac isotherme qui arrive avec les bouteilles de boisson de récupération bien fraîche n’arrange absolument pas les comptes.
Avant la course, l’idée avait été de tenter d’équilibrer ces 4 équipes, c’est-à-dire de mélanger les profils pour qu’au final le temps total soit assez proche de l’une à l’autre. Oui, mais tout ça ne donne toujours pas l’ordre.
Mais pendant ce temps, non pas à Véra-Cruz mais à Castres, ça avance, sur le trail… Et quand Marion rentre sur la ligne, en avance sur sa prévision de timing, les autres outsiders ne sont pas là pour l’accompagner. L’Histoire avec un grand H retiendra donc que Flo la Cavaille, il cavale, mais que dès qu’il n’y a pas de coup de pistolet pour lui donner le départ, il est en retard, et que pire encore, il fait attendre une femme ! Heureusement, Marion n’attendra pas trop longtemps, et les supporters non plus car Jérôme ramène les “vachettes au grand cœur” à peine deux minutes plus tard.

Un autre petit jeu commence alors, avec le lancer de tenues club, pour que celles et ceux qui n’ont pas de tenue aux couleurs puissent passer la ligne et sourire pour la photo dans leur plus bel apparat. Ainsi on voit des garde-robes complètes voler par dessus les barrières, parfois jusque dans la figure des coureurs !
Les deux équipes suivantes se tiennent elles aussi dans la minute, avec Jérémy et William qui rentre à leur tour. Un écart tellement réduit que les photographes arriveront à rater la photo officielle des vachettes du bonheur, trop occupés à suivre celles en sueur…

Tiens, prends ça… dans la tronche !

Plus que deux avant le repas.
Sans doute motivé par l’aligot saucisse qui l’attend, Mario explose de 12 min sa prévision de temps de parcours… Ce qui fait que si Frank est bien positionné dans le sas, Bouddha qui ne boude plus est encore bien au chaud dans la halle, en train de refaire le monde avec son complice de toujours Olivier qui, après l’épisode fameux du relais raté avec Christophe et de la photo désormais mythique, fait à son tour le coup du lapin à un de ses partenaires… Partenaire qui fulmine en faisant des ronds devant la ligne avant qu’enfin les trois petits jeunes rejoignent le grand maître pour un tour ensemble ! Cette fois, à notre grand regret, les huées du speaker sont bien pour deux des quatre Quadri-Masters.

Enfin, une poignée de minutes plus tard, revoici Christelle qui embarque les trois autres vachettes en fleurs pour un tour d’honneur de nos belles masters.
Les 32 se sont élancées, les 32 ont tout donné, les 32 sont à l’arrivée… La fête peut continuer !

Il est temps pour le troupeau (presque au grand complet, Bruno ayant dû partir précipitamment pour aller chercher ses enfants) de changer de hall pour aller profiter du repas bien mérité. Les tablées sont belles, et les vachettes souriantes. D’autant que la cerise sur le gâteau arrive lors de la cérémonie protocolaire.
Quatre équipes avaient été constituées pour essayer de chatouiller les classements : les leaders ont bien tenu leur rang, mais le niveau est tellement haut sur l’épreuve, avec des équipes de commandos (au sens propre avec celles du 8e RPIMA située juste à côté comme au sens figuré avec des marques qui constituent des équipes pour jouer la gagne), qu’ils se contentent d’une belle place d’honneur. Idem pour les Bi-Masters qui finissent derrière les intouchables RRuning ainsi que les Master Féminines pour qui la tâche était compliquée avec 8 équipes au total dans la catégorie. En revanche, pour les Quadri-Masters, certes seuls dans leur catégorie (alors qu’en Master 6, deux équipes se sont disputé le titre), c’est la consécration avec l’appel sur le podium et un moment de gloire internationale devant une foule en délire !

De quoi terminer en beauté une journée passée à vitesse grand V, avant de rentrer dans le brouillard toulousain (en voiture pour tout le monde, y compris pour Mike qui avait pourtant emporté son fidèle destrier, mais que l’heure tardive et la météo détestable font finalement renoncer) pour un retour à la vie normale… jusqu’à la prochaine aventure en troupeau, qui, si l’on en juge par les avis des vachettes givrées qui ont adoré la journée, ne devrait pas tarder !

32 dossards sur un même départ… Un record !

Une valse à 32 pour la 40e Ronde !
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3 avis sur « Une valse à 32 pour la 40e Ronde ! »

  • Florian CAVAILLES
    1 février 2022 à 21 h 12 min
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    Ça valait bien un tel récit ! Merci Francky et merci aux 32 vachettes avec qui on a partagé une super journée ! Vivement l’année prochaine avec peut-être le trophée du club le plus représenté ?!

  • Christelle CARCY
    3 février 2022 à 15 h 06 min
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    Oui c’est un record de participation..et j’espère pas le dernier !.
    En effet les courses club en relais c’est très convivial et en plus il y a des anecdotes incroyables !!.
    Un beau récit sur cette belle journée..pourtant pas ensoleillée.
    Bravo à notre Fky et bravo aux 32 ….

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